La poésie est cette terre étrangère au sein du langage, tournant autour de l'inaccessible objet telle un derviche pour écrire quelques paroles de sable et de vent....
Tournoiement
mais son tournoiement,
vers l'autre toujours, derviche du passage.
Oiseau au corps ouvert,
l'éloignement est son attache,
l'étranger est son lieu.
Intime extériorité s'abreuvant
à la source du langage
pour dire encore l'inespérée attente
dans l'encre exilée de nos mots
jetés en appel,
ces ombres de lumière
qui forment
le relief de nos vies.
Dédié au mystère ordinaire
des jours,
il est cette solitude native
transmuée en don
où l'humain s'écrit
en blessure d'espoir.
Sans visage, c'est une main tendue
Sans visage, c'est une main tendue
à qui se reconnaît
jusque dans la brisure.
Vision ouverte,
à la beauté d'un instant suspendu,
dans l'entrebaillement
de ce qui nous fait grâce.
Sans fin, passer la parole,
en faire acte....
Véronique Saint-Aubin Elfakir
Extrait de Dire cela, paru aux éditions l'Harmattan en 2011, collection Poète des cinq continents
Langue étrangère
Qu'avons-nous fait de la beauté
toujours unique ?
Peut-être ne fallait-il pas vouloir la saisir
seulement l'effleurer...
Ne pas vouloir comprendre
pour seulement capter
l'imperceptible
ce presque rien qui est déjà tout.
Perdus dans les rumeurs du monde
nous n'entendons pas
cette langue étrangère.
Dans l'oubli de soi
singulière
est toute parole.
Langue étrangère
Qu'avons-nous fait de la beauté
toujours unique ?
Peut-être ne fallait-il pas vouloir la saisir
seulement l'effleurer...
Ne pas vouloir comprendre
pour seulement capter
l'imperceptible
ce presque rien qui est déjà tout.
Perdus dans les rumeurs du monde
nous n'entendons pas
cette langue étrangère.
Dans l'oubli de soi
singulière
est toute parole.
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